Le musée Franz Mayer abrite et arbitre un dialogue entre ses collections d’objets nuevos hispanos et l’univers queer et kitch du couple de plasticiens français Pierre et Gilles (il y a le temps, jusqu’en février 2026). A deux pas, le musée de Bellas Artes offre une rétrospective de la «Révolution impressionniste» (vite, jusqu’au 27 juillet, avant que les Monet et les Pissaro ne retournent au musée de Dallas).
De part et d’autre de l’Alameda, ce sont deux pages d’histoire de l’art français qui se lisent à livre ouvert, le temps de deux expositions de haut niveau. Le Musée Franz Mayer offre une rétrospective des oeuvres du couple d’artistes plasticiens Pierre et Gilles sous le titre «La construcción del símbolo». En termes d’originalité et d’innovation, les deux Français ont évidemment trouvé à qui parler au Mexique, qu’ils visitaient pour la première fois. Le Musée Franz Mayer leur a suggéré un dialogue entre leur univers peuplé de référence pop et populaires (Béatrice Dalle, Catherine Deneuve, Charles Trénet…), et ses propres collections d’objets coloniaux. La directrice du Franz Mayer, Giovana Jaspersen:
Vidéo @LaPrensaFrancesa/ST
L’idée est d’explorer la force des symboles et la religiosité, aussi bien dans les oeuvres des siècles passés, que dans les photos-montages du couple dont les images iconiques ont dépassé les frontières de la communauté gay en France. L’exposition a été inaugurée par les deux artistes fin juin lors de la Gay Pride. « Notre plus belle exposition », ont-ils confié au Monde qui avait dépêché pour l’occasion une journaliste, surprise par ailleurs par la présence des Français de Mexico dans l’art contemporain (nous y reviendrons).

Pierre et Gilles lors de l’inauguration de leur rétrospective (photo @Franz Mayer)
A deux pas du Franz-Mayer, le musée de Bellas Artes passe en revue la Révolution des impressionnistes qui firent scandale en leur temps. Le public français est habitué au style des oeuvres prêtées jusqu’à fin juillet par le musée des Arts de Dallas (Pisarro, Monet). L’exposition présente l’intérêt d’aborder les mouvements post-impressionnistes (pointillistes, nabis) avec des peintres non dénués d’intérêt, hélas passé au second plan en France (Emile Bernard).

Emile Bernard, «Un border», exposition «La révolution des impressionnistes», Mexico, 18 juillet 2025
(Photo LaPrensaFrancesa/ST)